Dérangement /désordre
Création 2023
mercredi 24 février 2021, par
Distribution
Conception et création : Damiano Foà
Interprètes : Damiano Foà, Perig Villerbu et Flore Dupont
Musiques : Perig Villerbu
Lumières : Flore Dupont
Costumes : Laura Simi
Conception et fabrication des mannequins : Elisabeth Dallier
Photographie : Alban Van Wassenhove
Promotion : Noëlie Plé
Prochaines dates
14 octobre 2022 : Festival NavigArte (IT)
C’est une idée
Ou plutôt.
Une idée qui serait aussi un endroit et un moment.
La zone grise, le no man’s land, le temps de l’incertitude, du raté, de l’essai.
L’endroit dangereux, où il y a nécessité à être.
Intimement, publiquement, politiquement. L’endroit, le moment, qui ne devrait pas exister.
Alors qu’au contraire !
Ce n’est ni positif, ni négatif.
C’est un entre-deux, une faille.
C’est, pour moi, faire ce que je ne sais pas faire.
Danser.
Parce que pourquoi pas ?
Ne pas suivre mes habitudes musicales. Plonger dans la saleté, l’imparfait
Faire voler la poussière.
Perig Villerbu
à télécharger
Beaucoup de facteurs semblent aujourd’hui diviser de plus en plus la société, séparer les individus, en empêcher la rencontre humaine. Pollutions sonore et lumineuse, omniprésence des écrans numériques (du téléphone aux écrans d’ordinateur), multiplications des réseaux sociaux et sites soi-disant de « rencontre », pour ne pas parler plus généralement des égoïsmes idéologiques et altérophobies en tout genre, participent tous d’une déconstruction sociale « sans contact », virtuelle, lisse, inhumaine, qui, au final, ne rend plus possible la confrontation critique, la remise en question, le risque de la prise de parole et de l’écoute, la présence réelle au monde des hommes entre eux, la possibilité d’un véritable partage.
Aujourd’hui, pour lutter contre cette tendance de la division, du « brouhaha », typique entre autre de toute forme de totalitarismes (« Divide et impera ! »), on semble démunis et impuissants, tant est l’ampleur d’un mouvement global auquel tout un chacun, bien gré ou malgré lui, participe.
La scène du spectacle vivant, espace utopique par excellence, peut néanmoins soulever/re-soulever la question, justement, du « vivant », la réveiller et la reposer sans cesse. On le sait, le but n’est jamais d’offrir sur un plateau des réponses toutes faites, mais de savoir tout au moins rester éveillé et donc de réactualiser des questions qui restent encore sans réponse. Rappelant le risque de la rencontre sociale, au sens large du terme (car jouer devant un public et, d’autre part, assister à un jeu scénique vivant, comporte toujours une démarche engagée, une volonté,́ un désir de l’autre, que l’on soit ou pas sur scène), il s’agira dans ce spectacle de prendre plus particulièrement le risque d’un « commun » possible, d’une scène commune probable. Le danseur deviendra musicien, le musicien danseur, et l’éclairagiste, au lieu de se retrancher dans sa régie, sera sur scène avec eux. Il s’agira en effet de partager le même espace, de se mettre dans la peau de l’autre, de créer des zones de frottement, d’ignorance et d’opposition, de remise en cause d’un ordre de taches préétabli, de repenser un « milieu » possible...
Ce spectacle voudra revaloriser la différence, la fragilité,́ les vides et les silences, les noirs et les éclatements, tout ce qui, au-delà d’un premier stade critique de « dérangement » qui se pourrait créer entre les êtres, tendrait à les lier dans un corps scénique et social unique. Ça sera peut-être ce qui ne nous ressemblera pas, au final, qui nous rassemblera...
Ettore Labbate et Damiano Foà
Teaser vidéo : https://vimeo.com/713418407
Production : Compagnie Silenda
Coproductions et accueils en résidence : La DRAC Normandie dans le cadre de l’aide au projet, Centre Chorégraphique de Caen en Normandie, Chorège-CDCN de Falaise dans le cadre du programme « Culture-Santé », VIADANSE-Centre Chorégraphique de Bourgogne Franche-Comté à Belfort, 2Angles - Forum de Flers, La Briqueterie CDCN du Val-de-Marne, La Coopérative Chorégraphique à Caen, Le Studio 24 à Caen.